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Pour une meilleure diplomatie sénégalaise et africaine de proximité


Le 29 décembre 2019, le ministre des Affaires étrangères, M. Amadou Ba, interrogé par le journaliste Mamadou Ibra Kane, est apparu sur l'émission du “Le Jury du Dimanche”. Dans une conversation qui a duré environ une heure, « l’homme d'État » a parlé de l'économie, de la nouvelle monnaie ECO en remplacement du Franc CFA, de la situation sociopolitique du pays, des tensions et divergences internes de son Parti (APR) et de sa solidarité avec son mentor et président et enfin sur la diplomatie. Depuis l’avènement Benno, on reconnaît que des progrès ont été réalisés par la diplomatie sénégalaise (facilitation de la réalisation du pont de Farrafégny en Gambie, résolution des velléités de confrontation maritime avec la Mauritanie), mais hélas le Covid-19 a fait irruption sur l’ensemble des pays du monde pour freiner tous les élans. L’unique priorité est aujourd’hui la mobilisation nationale pour vaincre l’indésirable hôte.

En seconde invitation à la Télévision dans l’émission « Edition Spéciale », il tient à tout le monde de son désintéressement à la politique.

Personnellement je me contente de ma tâche d'analyser et d'aider à réfléchir. Je tente une tâche d’analyste et je m'y consacre de manière critique ; d'abord parce que je suis un citoyen qui veut une bonne patrie ; ensuite, m’associer aux voix d’alternatives m'encourageant à parler comme Jean le Baptiste. C'est pourquoi je produis cette modeste contribution en vue d’apporter ma pierre à l’édifice que constitue la diplomatie de proximité de mon pays et du continent africain. La diplomatie peut être comparée à un processus en construction continue car tenant compte de beaucoup de paramètres existants et inattendus tant à l’intérieur qu’hors des frontières. Les épisodes mondiaux expriment des préoccupations quant à l'avancement d'un domaine stratégique ; ils arrivent à transformer la nature de la diplomatie.

Dans les deux entretiens, en tant que ministre en charge de la diplomatie sénégalaise, il a annoncé les lignes stratégiques de l'administration, qui, selon lui, est la vision du président, et qui pourrait se résumer comme suit : diplomatie économique, diplomatie de proximité avec le les pays voisins, propulsion du plan Sénégal Emergent, assurer le bien de tous sénégalais (d’ici et de la diaspora) compte du poids et de l’importance de la contribution des émigrés dans l'économie nationale.

Durant son entretien, il a fait l’éloge de notre pays comme modèle diplomatique. L’Etat étant une continuité, il est donc normal de reconnaître cette diplomatie est héritage du président Senghor qui a utilisé sa dimension d’homme de culture et lettre, d’académicien-politique pour positionner le pays parmi les plus importants du monde dans un contexte de guerre froide où la plupart des pays étaient tenus de se placer derrière un bloc : l'URSS (marxisme-socialisme) ou le camp États-Unis-Ouest (modèle capitaliste-libéral). Avec le président Senghor, notre pays s'est positionné comme un allié historique des États-Unis, France, Arabie Saoudite, tout en entretenant de bonnes relations avec les pays à idéologie marxiste. Par conséquent, nous pourrions dire que la diplomatie de notre pays a toujours été un bâtisseur de ponts et c'est ce qui a marqué sa crédibilité au fil des ans. Nous reconnaissons aussi que la diplomatie faite partie intégrante d’un programme de campagne à partir duquel un président de la république est élu à la majorité par son pays. Le personnel qui assure cette diplomatie est choisi par le président de la république. On a assisté à la confrontation directe de l'administration du président Wade avec la France par le retrait de ses bases militaires, son ouverture à de nouvelles économies (les BRICS et le monde arabo-asiatique), la manifestation de son patriotisme économique et de la réduction du monopole français dans notre économie, l'apparition de blocs régionaux et de fédéralismes en termes politiques et économiques comme conséquences directes de la mondialisation et la disparition de l'État-nation.

Cela dit, il y a à noter une très grande différence de points de vue des analystes politiques du pays dans le jugement fait sur les maux actuels ou insuffisances du gouvernement comparé au régime du président Wade. Les pouvoirs n’ont-ils pas des points de convergence (positifs/négatifs) dans leur manière de mener leur diplomatie. Le modèle de gestion de la diplomatie repose exclusivement sur la vision du président. Une nation a un dirigeant certes mais rien ne l’empêche de s’associer d’autres ressources humaines et intellectuelles avérées pour mieux mener sa diplomatie lors que c’est nécessaire. La diplomatie est à la fois une vision et une stratégie dans son élaboration son déploiement.

La centralisation absolue de la diplomatie peut créer des obstacles à son déploiement. Une concertation permanente peut constituer un lubrifiant pour une meilleure facilitation de la diplomatie. Cela n’enlève en rien au président qui a fait le choix du peuple soit comptable positivement ou négativement de la diplomatie de son pays durant son mandat. Le Sénégal a besoin d'une bonne diplomatie économique, de sécurité, culturelle pour l’épanouissement de son peuple. Les stratégies de défense nationale, notre position internationale et notre rôle au sein des institutions peuvent constituer de bonnes raisons de concertation.

Personne ne nie l'héritage et la relation traditionnelle que le pays entretient avec la France, que ce soit pour les questions linguistiques, le modèle de notre administration ou les liens coloniaux. Au vu des différents enjeux internationaux, le modèle « copier et coller » ne porte plus les fruits attendus. La diplomatie n'est pas le secret, les négociations sombres, le luxe, les privilèges et le syncrétisme de ses membres, c'est-à-dire des sujets considérés comme très éloignés du reste de la société. Cela ne signifie pas non plus la capacité de négocier et de gagner, mais de fournir les directives appropriées pour fournir au pays les instruments nécessaires pour pouvoir dialoguer avec une voix digne et attendue à son propre peuple.

Historiquement, il en a été ainsi. Négociations dans les palais, émissaires secrets, alliances matrimoniales pour améliorer les pactes et la non-agression entre les pays (en particulier en Europe chrétienne et royale). Cette façon de faire de la diplomatie a pris fin. Le diplomate est un homme de terrain, un humaniste, un fonctionnaire capable de se sacrifier pour son pays et de voir sa tâche comme une vocation. Par conséquent, lorsque des hommes comme Kissinger, Kenan, Marcelino Oreja Aguirre, Giacomo Girolamo Casanova et aussi Machiavel lui - même, malgré le fait que son nom soit fréquemment associé à un terme très péjoratif, ont réussi à s'imposer en proposant des stratégies et des orientations par ce que leur vocation était centrée sur le service que les gens associent souvent comme représentation de l'État à l'étranger par la recherche d'informations et la négociation. Erreur. La diplomatie est la relation des peuples, donc, de la même manière que le philosophe espagnol Gustavo Bueno a défini la philosophie comme une connaissance de second degré étant donné qu'elle analyse toutes les connaissances, la diplomatie est également un ensemble ; il n'y a pas de réductionnisme, c'est le tout (la culture elle-même, appliquant le concept d'Edward Burnett Tylor).

Pour ne citer qu’un exemple bien connu de nous tous qui sommes passés par les écoles diplomatiques : George Frost Kenan (1904-2005). Accepter l'idée qui considère que l' histoire ne fait pas des hommes, mais ce sont eux qui font l' histoire (sens nietzschéen), celle-ci, au milieu de la guerre froide, en voyant l'expansion illimitée des politiques soviétiques dans les zones qui étaient stratégiques en sachant qu'ils étaient dangereux pour leur patrie, depuis le territoire soviétique, le diplomate n'hésita pas à rédiger un télégramme (1946) pour son administration, analysant la situation et proposant de nouvelles orientations (la politique de confinement) qu'il jugeait adéquates pour l'époque. Cela a conduit l'administration d'Harry Truman et de ses successeurs à adopter de nouvelles stratégies politiques de la Défense nationale. Et malgré le fait que des années plus tard, Kenan a évalué ses idées, ce qui est important ici, c'est son engagement envers sa patrie et sa mission diplomatique. Au bon moment il faut être en mesure d'offrir à son pays les instruments dont il a besoin. La diplomatie moderne se résume en cela : la défense de l'intérêt national, les autres sont des contes.

Que se passe-t-il dans notre pays. Où va la diplomatie. Qui porte la diplomatie. La diplomatie du Sénégal bât-elle de l’aille. Oui. Non. Tout dépend de l’angle de vision ou du camp politique où l’on se situe. Notre diplomatie ne peut pas continuer à être incarnée par des hommes et des femmes qui s’enferment dans des bureaux, qui ne s’efforcent d'apprendre et de parler la langue locale pour faciliter leur tâche. La diplomatie est loin de penser que tout se résout dans les bureaux et dans les grands rassemblements ou que l'initiative doit venir d'en haut. Hélas non. Informations, besoins, urgences, investisseurs, experts, etc., sont dans les rues et dans les centres culturels. Et pour attirer les investisseurs, selon le ministre, la diplomatie économique est l’un des piliers. C’est elle qui vend la « Marque Sénégal ». L’image que beaucoup d’occidentaux se font de l’Afrique est totalement erronée. Il manque une communication « agressive ». L'idée traditionnelle qui vend notre pays comme stable, démocratique, « Teranga », géographiquement positionné, etc. ne suffit pas.

Souvent, quand j'assiste à des séminaires, des conférences, des réunions académiques, des discussions informelles, ils parlent de tous sauf nous (du Sénégal et de l’Afrique). Nous n'existons presque pas ; à suivre presque leurs discours on se déduit que nous ne représentons pas un pertinent enjeu de la géopolitique des certains occidentaux. Leur jument est fonction des images que projettent leurs chaines de télévision et leur industrie cinématographique. Les plus « justes » se limitent à parler du niveau de croissance économique de ces années, du poids démographique, de la situation des femmes. Même les intellectuels européens tombent dans ces erreurs absurdes. Nous devons communiquer vrai, juste et à temps réel pour effacer ces idées fausses au sujet de nos pays. Pendant ce temps, les représentants diplomatiques offrent une rhétorique vaine à leur siège, loin de la société. D'autres sont exemplaires, travaillant avec peu de ressources. Il faut les féliciter. Même la jeune génération du personnel diplomatique n’arrive pas à corriger cette vision malgré les réseaux sociaux à sa disposition. Beaucoup de diplomates n’ont pas bâti des calendriers et programmes de rencontres avec leurs étudiants ; pour preuve j’ai passé toute ma formation à l’Ecole Diplomatique de Madrid en 2018-2019 sans recevoir de visite d’aucun diplomate de mon pays qui pourrait venir donner une conférence, présider un séminaire ou visiter même rendre visite à son compatriote admis à une école d’élites. Pourtant au même moment et dans ma classe j'ai vu à travers mes camarades (d'origine palestinienne et latino-américaine) recevoir le personnel de leur ambassade venant exposer la culture leur pays à travers des activités sporadiques que toute la population a saluées.

Pendant des décennies, notre diplomatie a été limitée dans la recherche d'aide au développement, de soutien militaire à travers l'envoi de casques bleus, d'aide budgétaire, de coopération qui prend du temps pour nous sortir de la pauvreté, positionnent certains de nos compatriotes dans les grandes institutions et organisations internationales. Cette tendance est-elle à la baisse.

Sur un continent où plus d'une cinquantaine de pays et chacun a droit à la jambe thymus développe lui-même une politique spécifique afin de mener les directives régionales et continentales sur le même pied d'égalité souveraineté et en tenant compte de la complexité des négociations, le machiavélisme politique au sein des relations internationales, les divergences linguistiques (surtout l’éternel duel anglophone/francophone), sans oublier que les lusophones et les arabophones n’ont cesser de se positionner, la question de comment négocier et gagner n’a pas de réponses toutes faites. Les négociations ne sont jamais été de violon. C’est vraiment tout un processus qui nécessite au préalable une connaissance mutuelle entre acteurs en scène. Nous référant aux œuvres de très grandes personnalités diplomatiques tels que Henry Kissinger ou Noam Chomsky, nous pouvons appréhender la réalepolitique mondiale. Diplomate avéré connaît d’avance les acteurs de sa mission, leur culture, s’associe les services d’experts en différents domaines avant de descendre sur le terrain.

Les Etats-Unis d’Amérique, pour preuve, a su respecter son orientation stratégique-diplomatique (« Hard Power ») qui se résume dans la démonstration de sa puissance militaire, utiliser son « Soft Power » (le cinéma, sa culture, son mode de vie, la crédibilité de ses institutions, son système démocratique) pour vendre son image d’un pays non belliciste. Malgré toutes les guerres qu'elle a provoquées, sa moralité et la contradiction de ses propres valeurs humanistes étant discutables, sa diplomatie continue d'avoir des directives claires et définies tenant non-compte des changements de gouvernants (Démocrates/Républicains).

Dans nos pays, chaque gouvernant met plus de temps à définir sa politique étrangère qu’à poursuivre celle entamée par son prédécesseur (l’Etat étant une Continuité). Et dans un contexte mondial en mutation, le risque d’arriver en retard est à ce titre très énorme pour la résolution de conflits. La nature de la géopolitique mondiale change en permanence. Beaucoup de zones sont stables dans la durée. Le cas des trois puissances (Chine, Turquie et Qatar) dans le conflit syrien constitue un exemple très étayant. Historiquement, à part la Chine, ces deux pays ne comptaient pas dans le parcours diplomatique mondial, mais une fois qu'ils ont commencé à développer une économie militaire solide, le Qatar et la Turquie se sont positionnés sur la scène internationale sans faire beaucoup de bruit et aujourd'hui on voit leur impact, surtout dans la région du golfe (situation en Syrie et Lybie) où ils exercent leur propre politique qui est prise en compte. Un autre cas est la Russie, qui défend une diplomatie que nous pourrions appeler « diplomatie du gaz » dans le sens où, voyant l'importance de son gaz pour la population européenne, chaque fois qu'elle essaie de lui imposer des sanctions, elle utilise ses ressources en sa faveur, et cela lui permet de négocier de manière crédible avec les Européens. Mais peut-on le lui en vouloir.

En Afrique en général, les ressources, l’économie, le poids démographique, les institutions entrentelles en ligne de compte pour son positionnement pendant les négociations internationales autour de la table. Aux sommités internationales de la diplomatie, l’Afrique n’est toujours présente comme participante active et stratégique mais souvent pas comme simple invité ou observateur. Les rares fois où elle occupe les places décision sont lorsque c’est vraiment un sujet « afro-africain. Cependant, il faut se féliciter d’un certain niveau d’autonomie de décision au niveau des sous ensembles régionaux comme la CEDEAO. Au niveau national une politique étrangère durable (stratégie de défense nationale et politique étrangère à court et à long terme dimensions économiques, géopolitiques, sécuritaires et sociopolitiques, culturels et sportifs) pourrait être définie sans tenir compte de la durée des mandats présidentiels en place tout en tenant compte du contexte africain et mondial. Le continent doit africain doit avoir comme autres soucis l’autonomie financière de l'Union africaine afin de pouvoir lever la tête et faire entendre sa voix avec respect au niveau des institutions mondiales. Le combat de l’Afrique pour être représenté au Conseil de Sécurité ne suffit pas à lui seul. Le monde voit son « Centre de Gravité » se déplacer vers l'Est. Les BRICS prennent position et l'Amérique latine remet sur la table son propre modèle.

Les jeunes africains qui rejoignent des groupes terroristes et du crime organisé ou risquent leur vie dans la Méditerranée sont-ils victimes d’une politique inappropriée définie par l’Afrique et en collaboration avec les jeunesses africaines. L’Afrique ne peut et ne doit pas s’offusquer des conséquences des changements climatiques. Les ressources allouées aux dépenses militaires et de maintien de la paix (Mali, Niger, Nigeria, Libye, etc.) pourraient être orientées vers la formation et l’emploi des jeunes africains. A ce titre, la jeunesse africaine aurait d’autres sources de revenus et de survie que l’aventure. La coopération et l'aide bilatérale trouveraient plus d’opportunités dans l’accompagnement de tels programmes africains de jeunesse.

Le Sénégal ne fait pas partie intégrante de G5 Sahel. Mais sa position géographique, son expérience démocratique, le prestige et la crédibilité de ses forces armées, la stabilité de ses relations avec ses voisins immédiats, la confiance qu’inspire sa diplomatie concourent pour imposer au Sénégal des raisons valablement justifiées pour appartenir à cette coalition.

En fait, le Continent doit avoir une force unique de maintien de la paix et/ou de lutte contre le terrorisme et crime organisé. Ceci permettrait de démasquer toutes formes de caches ou bases nationales ou sous-régionales de malfaiteurs. Un lien entre les États de l'Afrique du Nord et la partie Subsaharienne pour lutter ensemble contre tout type de criminalité, rompre avec les voies de l'immigration illégale et le trafic des êtres humains. Au-delà des programmes de défense au niveau continental, une formation d’un "OTAN africain" pour mettre fin au terrorisme et au crime organisé voit le jour. Sans sécurité, il n'y aura pas de développement possible. C'est une tâche urgente à accomplir par la diplomatie africaine à défaut de faire de l’Afrique un terrain de prédilection pour le laboratoire du mal.

Près de soixante ans après l'acquisition de la souveraineté internationale, il serait dommage que les pays africains continuent de dépendre de l'extérieur et de l'établissement de bases militaires pour leur propre sécurité. La mise en place d'une coopération militaire au niveau continental est urgente. C'est également une tâche diplomatique que nous devons envisager au niveau national, sous-régional et continental. La mondialisation a posé une réalité socio-politique très complexe ; toute situation qui affecte un pays voisin nous nuit. En effet il ne serait pas sage de rester inactif devant des phénomènes d’instabilité des voisins. La pandémie du Covid-19 en est la parfaite illustration. Il ne suffit pas de demander un changement d'ordre mondial de l'extérieur, mais d'être les promoteurs dudit renouveau.

Cela dit, critiquer sans proposer est du nihilisme. D'après le Ministre sénégalais des Affaires étrangères, son pays compte cinquante-trois représentations diplomatiques et consulaires à travers le monde. Face à la nécessité de réformer le système, l'une des choses serait de changer la nature des ambassades. En d'autres termes, en fonction de la répartition démographique des poids de la diaspora sur les continents, sélectionnez environ cinq pays et créez les ambassades les plus fortes avec tous les services nécessaires. L'ère de la technologie, du Net permet moderniser le système, de faciliter les procédures grâce au service en ligne. Cela permettrait à chaque État qui s’y engage de réduire l’effectif de son personnel diplomatique, d’économiser de l'argent pour le réinvestir vers sa jeunesse. Ces différents services en ligne éviteraient aux citoyens africains de la Diaspora des déplacements onéreux vers les lieux de leurs Ambassades et Consulats.

En voyant la particularité de la homosenegalensis et la sociologie, aider la Diaspora à se regrouper en Associations pour des ponts entre les Ambassades/Consulats et leurs compatriotes. La collaboration avec ces Associations constitue un atout majeur en cas de besoin. Nous savons que l'État n'a pas les ressources pour tout, mais à travers les Ambassades/Consulats et Bureaux similaires des Mutuelles pourraient être ouvertes où les émigrés peuvent contribuer mensuellement en vue d’une assistance juridique, médicale, psychologique, d'orientation professionnelle, de construction d’habitation et même de retour au pays ; ce mécanisme met à l’abri certains compatriotes sans ressources et sans protection. Ces organisations sociales doivent être dirigées et gérées par des fonctionnaires de l’administration centrale du pays d’origine affectés dans les Ambassades/Consulats par le Ministère de la Fonction Publique de leur pays d’origine. Leur mission est donc d’assurer un service public de manière laïque et apolitique. La diplomatie n'est pas un privilège, mais un service avec compétence, discrétion, dévouement, et nous avons besoin de plus d'exemples du cardinal Richelieu (1586-1642).

Enfin, étant donné les voix qui plaident pour l'annulation de la dette contractée des pays africains suite au Covid-19, moi, je suis plutôt avec ceux qui souhaitent que cette dette soit reconvertie en aide spécifiquement destinée à la formation et à l’emploi de la jeunesse africaine avec un système de contrôle et de gestion associant les jeunes experts et intellectuels africains. Chaque décennie, demander l'annulation de la dette ne dit pas grand-chose sur le continent. L'argent emprunté provient d'autres citoyens et ils ont amélioré leur économie grâce au travail. L'Afrique doit mûrir et être responsable. Elle doit travailler et réfléchir à dépenser rationnellement pour espérer quitter la zone des pays dits pauvres. Parlant de diplomatie et d'économie, j'exhorte les diplomates africains à chercher des formules pour encourager la diaspora à investir dans le pays. Ils doivent créer des mécanismes administratifs et juridiques qui permettent à la Diaspora africaine d’investir. Ces questions et d'autres similaires doivent faire partie du quotidien de la diplomatie africaine.



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